Marie Nous parle dans la Parole de Dieu
ANNONCIATION :................................................................................................2
Lecture du texte....................................................................................................2
Commentaire........................................................................................................2
VISITATION :.........................................................................................................4
Lecture du texte....................................................................................................4
Commentaire........................................................................................................4
NOËL........................................................................................................................6
Lecture du texte....................................................................................................6
Commentaire........................................................................................................6
JÉSUS N'EST PAS COMPRIS.............................................................................8
Lecture du texte....................................................................................................8
Commentaire........................................................................................................8
JÉSUS COMMENCE SON MINISTÈRE............................................................9
Lecture du texte....................................................................................................9
Commentaire........................................................................................................9
MARIE ABSENTE DE L’ÉVANGILE....................................................................10
JÉSUS NOUS CONFIE À SA MÈRE...................................................................10
Lecture du texte...................................................................................................10
Commentaire........................................................................................................10
MARIE NOUS ACCOMPAGNE DANS LA PRIÈRE..........................................11
Lecture du texte...................................................................................................11
Commentaire.......................................................................................................11
PRIÈRE....................................................................................................................12
Ce que je vous propose dans ce petit
dossier, c'est de nous mettre dans les pas de Marie. Bien sûr, il n’est pas
exhaustif, ni probablement complet : c’est un regard aujourd’hui sur Marie
des Évangiles. Pour utiliser ce dossier, il faut prendre son temps, en prendre
un morceau à la fois.
Chaque fois, 2 temps : écouter la
Parole de Dieu et voir au moins un des sens que cela peut avoir pour moi. Tout
n’est pas à retenir par tous. Mais si chacun trouve une ou deux choses bonnes
pour lui, qu’il s’en contente.
Et si vous trouvez dans ces passages
d'autres choses que ce que j’y ai mis, disons ensemble avec Saint Ephrem,
diacre du IV° siècle : "Le Seigneur a coloré sa parole de multiples
beautés pour que chacun de ceux qui la scrute puisse contempler ce qu'il aime.
…Mieux vaut que la source apaise ta soif plutôt que ta soif épuise la source…
rends grâce pour ce que tu as reçu et ne murmure pas pour ce qui demeure
inutilisé".
QUELLE EST LA VOLONTÉ
DE DIEU SUR MOI ?
Évangile de
Jésus-Christ + selon saint Luc (Lc 1, 26-56)
26i L’ange
Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
27 à une jeune
fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé
Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.
28 L'ange
entra chez elle et dit : « Je te salue,
Comblée – de - grâce, le Seigneur est avec toi. »
29 A cette
parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait
signifier cette salutation.
30 L'ange lui
dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
31 Voici que
tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus.
32 Il sera
grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône
de David son père ;
33 il régnera
pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n'aura pas de fin. »
34 Marie dit
à l'ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? »
35 L'ange lui
répondit : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te
prendra sous son ombre ; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il
sera appelé Fils de Dieu.
36 Et voici
qu'Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et
elle en est à son sixième mois, alors qu'on l'appelait : 'la femme stérile'.
37 Car rien
n'est impossible à Dieu. »
38 Marie dit
alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta
parole. »
Alors
l'ange la quitta.
Le contexte évident pour Saint Luc est
que Marie est une femme de prière. On ne reçoit un message que si l'on écoute
le messager. On n'écoute un messager de Dieu que si l'on est en prière. Donc
première idée, c'est qu'il me faut être en prière pour avoir une idée de la
volonté de Dieu pour moi.
C'est,
bien sûr à Marie que c'est dit.
Mais,
en devenant enfant de Dieu, nous aussi, nous trouvons grâce auprès de Dieu.
Regardons
bien. Et peut-être, si nous ne voyons rien aujourd’hui, pourrons nous dire ce
qu’a écrit Georges Bernanos, à la fin du "Journal d'un curé de
campagne", quand ce jeune prêtre qui croit avoir raté son ministère meurt
de la tuberculose, ses derniers mots sont
"Tout est grâce". C'est à ce moment là seulement, quand nous
faisons LA
RENCONTRE, que nous pourrons
voir que, dans notre vie, tout est grâce.
Marie a
déjà accepté, et, et elle cherche comment faire, quel chemin prendre pour faire
ce que Dieu lui propose.
Si je me
mets en route, si je suis pèlerin, je dois chercher le chemin pour faire ce que
Dieu me propose.
q Quelle est cette
proposition de Dieu aujourd'hui pour moi ?
q Comment puis-je faire cette
volonté de Dieu ?
Marie
a vu clairement dans la prière
Une
fois que la volonté de Dieu pour moi est claire, il me reste à la faire mienne,
à l'assimiler, à la mettre en pratique, et c'est cela servir Dieu.
LES MERVEILLES DE DIEU
SONT PLUS BELLES ENCORE QUAND ON LES PARTAGE
Évangile de
Jésus-Christ + selon saint Luc (Lc 1, 39-56)
39 En ces
jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de
Judée.
40 Elle entra
dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
41 Or, quand
Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors,
Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint,
42 et s'écria
d'une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes
entrailles est béni.
43 Comment
ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?
44 Car,
lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli
d'allégresse au-dedans de moi.
45 Heureuse
celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part
du Seigneur. »
46 Marie dit
alors :
«
Mon âme exalte le Seigneur,
47 mon esprit
exulte en Dieu mon Sauveur.
48 Il s'est
penché sur son humble servante ;
Désormais
tous les âges me diront bienheureuse.
49 Le
Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint
est son nom !
50 Son amour
s'étend d'âge en âge
Sur
ceux qui le craignent.
51 Déployant
la force de son bras,
Il
disperse les superbes.
52 Il
renverse les puissants de leurs trônes,
Il
élève les humbles.
53 Il comble
de bien les affamés,
Renvoie
les riches les mains vides.
54 Il relève
Israël son serviteur,
Il
se souvient de son amour,
55 de la
promesse faite à nos pères,
En
faveur d'Abraham et de sa race à jamais. »
56 Marie
demeura avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s'en retourna chez elle.
Ce
texte, c'est l'histoire d'un partage fraternel entre deux cousines. Et Dieu est
là, dans leur joie et leur partage. Comme dans nos partages entre frères …
Marie
vient de savoir qu'Élisabeth attendait Jean-Baptiste. Son cœur lui dit que ce
n’est pas évident, pour une femme âgée, sans aide à portée de main, de vivre la
fin de sa première grossesse. Elle réagit au quart de tour et elle va chez sa
cousine.
Et
dans nos vies, il ne faut pas souvent chercher midi à quatorze heures pour
trouver un proche qui a besoin d'un coup de main, plus encore un frère qui
peine en faisant la volonté de Dieu. J'ouvre mes yeux et mes oreilles, et j'y
vais …rapidement.
Quand
Élisabeth voit les merveilles de Dieu, elle le dit !
Et
nous, quand nous voyons les merveilles de Dieu, si nous les disons, nous prions
!
Quand
on voit les merveilles de Dieu, on ne peut pas rester de glace, il faut les
chanter !
Mais
pour voir les merveilles de Dieu, il ne faut pas avoir des lunettes fumées ou
teintées. Un exemple récent : je vais à la messe de Jubilé d'un prêtre avec qui
j'ai travaillé pour un pèlerinage. Six rangs d'enfants entre CP et CE à
l'avant. Bien sûr, ça bouge un peu.
q Les lunettes fumées : Boff
! rien à signaler, je n'ai rien vu de spécial.
q Les lunettes teintées : ces
enfants, ça bouge trop : ou on les visse, ou on les garde à la maison !
q Si l'on fait attention, on
voit
o que ce prêtre, et toute une
équipe avec lui ont fait tout un travail avec ces enfants, et
o qu'il leur a fait découvrir
les merveilles de Dieu pour eux : alors, alléluia, même si ça bouge quand je
proclame l'Évangile.
Évangile
de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 2, 1-21)
01 En ces
jours-là, parut un édit de l'empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la
terre —
02 ce premier
recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. —
03 Et chacun
allait se faire inscrire dans sa ville d'origine.
04 Joseph,
lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la
ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance
de David.
05 Il venait
se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte.
06 Or,
pendant qu'ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter.
07 Et elle
mit au monde son fils premier-né ; elle l'emmaillota et le coucha dans une
mangeoire, car il n'y avait pas de place pour eux dans la salle commune.
08 Dans les
environs se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour
garder leurs troupeaux.
09 L'ange du
Seigneur s'approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils
furent saisis d'une grande crainte,
10 mais
l'ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une
bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple :
11
Aujourd'hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie,
le Seigneur.
12 Et voilà
le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché
dans une mangeoire. »
13 Et
soudain, il y eut avec l'ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu
en disant :
14 « Gloire à
Dieu au plus haut des cieux,
Et
paix sur la terre aux hommes qu'il aime. »
15 Lorsque
les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux
: « Allons jusqu'à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, et que le Seigneur
nous a fait connaître. »
16 Ils se
hâtèrent d'y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né
couché dans la mangeoire.
17 Après
l'avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet
enfant.
18 Et tout le
monde s'étonnait de ce que racontaient les bergers.
19 Marie,
cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.
20 Les
bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu'ils
avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé.
21 Quand fut
arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l'enfant reçut le nom de
Jésus, le nom que l'ange lui avait donné avant sa conception.
Nous
connaissons bien ce texte, et peut-être craignons nous de ne rien en retirer de
neuf. Essayons cependant.
Là,
Marie ne parle pas, elle arrive à une échéance : Jésus, qu’elle portait en
elle, la quitte, pour commencer une vie qui sera qui ne sera plus en elle, mais
avec elle. C’est une première séparation : ne dit-on pas « celui-là,
il n’a pas coupé le cordon ombilical ! ». Marie vit cette première
séparation naturelle : il y en aura d’autres.
Et
nous, nous devons vivre des séparations. Essayons de faire comme Marie :
sans savoir, elle fait confiance.
….
Un
signe dérisoire pour un sauveur : Israël attendait un sauveur religieux,
politique et militaire. Dès la naissance, il y a un écart entre le sauveur
attendu et la réalité que Dieu choisit.
Pour
nous aussi, il faut admettre que Dieu nous parle par des signes qui ne
correspondent pas à nos attentes. Il nous faut regarder autrement. Quand nous
aurons vu, alors, comme les bergers, racontons toutes les merveilles de Dieu.
C’est
avec le temps que Marie comprend ce que Dieu lui demande, en méditant. Tout le
contraire de ce que nous propose la pub, qui veut de l’instantané, de
l’immédiat, du disponible, du tentant.
Profitons
des temps libres qui nous sont donnés pour méditer les évènements de notre
vie : Dieu a écrit à notre cœur des messages que nous ne voyons pas si on
ne prends pas le temps.
Évangile
de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 2, 40-52)
40 L'enfant
grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était
sur lui.
41 Chaque
année, les parents de Jésus allaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.
42 Quand il
eut douze ans, ils firent le pèlerinage suivant la coutume.
43 Comme ils
s'en retournaient à la fin de la semaine, le jeune Jésus resta à Jérusalem sans
que ses parents s'en aperçoivent.
44 Pensant
qu'il était avec leurs compagnons de route, ils firent une journée de chemin
avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
45 Ne le
trouvant pas, ils revinrent à Jérusalem en continuant à le chercher.
46 C'est au
bout de trois jours qu'ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des
docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions,
47 et tous
ceux qui l'entendaient s'extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
48 En le voyant,
ses parents furent stupéfaits, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous
as-tu fait cela ? Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et
moi ! »
49 Il leur
dit : « Comment se fait-il que vous m'ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ?
C'est chez mon Père que je dois être. »
50 Mais ils
ne comprirent pas ce qu'il leur disait.
51 Il
descendit avec eux pour rentrer à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère
gardait dans son cœur tous ces événements.
52 Quant à
Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, sous le regard de Dieu
et des hommes.
Derrière
ce reproche de Marie à Jésus, il y a de l’incompréhension douloureuse :
Dieu n’est pas toujours compréhensible. Il fait des choses qui vont contre
notre « bon sens » ou notre sensibilité : ça fait parfois
mal !
Ce
bon sens, Marie va devoir y renoncer, sa logique n’est pas celle de Dieu, pas
encore. Il faudra de rudes épreuves infligées par les hommes à son Fils pour
qu’elle passe de son plan au plan de Dieu.
Et
moi, mon plan se heurte au plan de Dieu ? Et Dieu, quel est son plan sur
moi ?
Là,
encore, Marie médite. Là encore, c’est une invitation à ne pas vouloir
comprendre tout, tout de suite, mais à méditer.
Jésus
n’a pas escamoté la réalité de la croissance humaine : nourrisson allaité,
enfant mangeant des bouillies, salissant ses couches, apprenant à marcher, à
parler, à faire les choses. Il passera même le plus long temps de sa vie à
Nazareth comme charpentier, sans prédications. Et ce temps de croissance, de
maturation est le temps de Dieu. Et ça se passe à Nazareth, à l’écart des
routes, des pouvoirs, des richesses. Quelle patience, pour nous qui voulons
tout, tout de suite, qui vivons dans l’immédiat.
Avons-nous
le regard de Marie sur Jésus qui grandit en nous ?
Avons-nous
la patience de Jésus qui apprend, alors que, Dieu, il pouvait sauter les étapes
plus vite, plus facilement et mieux que nous ?
Évangile
de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 2, 1-12)
01i Il y
avait un mariage à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là.
02 Jésus
aussi avait été invité au repas de noces avec ses disciples.
03 Or, on
manqua de vin ; la mère de Jésus lui dit : « Ils n'ont pas de vin. »
04 Jésus lui
répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n'est pas encore venue. »
05 Sa mère
dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu'il vous dira. »
06 Or, il y
avait là six cuves de pierre pour les ablutions rituelles des Juifs ; chacune
contenait environ cent litres.
07 Jésus dit
aux serviteurs : « Remplissez d'eau les cuves. » Et ils les remplirent jusqu'au
bord.
08 Il leur
dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en
portèrent.
09 Le maître
du repas goûta l'eau changée en vin. Il ne savait pas d'où venait ce vin, mais
les serviteurs le savaient, eux qui avaient puisé l'eau.
10 Alors le
maître du repas interpelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon
vin en premier, et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais
toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à maintenant. »
11 Tel fut le
commencement des signes que Jésus accomplit. C'était à Cana en Galilée. Il
manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
12 Après
cela, il descendit à Capharnaüm avec sa mère, ses frères et ses disciples, et
ils y restèrent quelques jours.
C’est
bizarre : on attend que Jésus soit l’acteur principal, puisque nous savons,
nous comment cela va finir. Et Marie, l’humble Marie, est citée en premier. Une
anomalie de cette taille cache un indice.
C’est
que l’attention de Marie va être le déclencheur, le détonateur des évènements.
Voyons comment.
C’est
Marie qui prie son Fils. Elle lui dit simplement que le vin va manquer, il doit
comprendre que les hôtes perdre leur réputation, les familles des mariés auront
honte.
Marie
prie. Elle prie son Fils. Elle le prie pour les autres.
Et
nous, notre prière à Dieu ? Nous prions pour qui ? Pour nous ?
Pour les autres ? Regardons notre prière : si elle est centrée sur
nous, c’est sûr, elle ne sera pas exaucée. Dieu, disait le curé d’Ars, lui
accorde presque tout ce qu’il demande sauf quand il prie pour lui… Et
nous ?
Marie
fait confiance à son Fils pour qu’il agisse. Même si elle s’est fait rembarrer,
elle fait confiance. Quel chemin parcouru depuis le Temple, depuis le
pèlerinage des 12 ans de Jésus. Que de chemin à parcourir encore jusqu’à la
Croix !
Par
la suite, sauf l’épisode de la tribu qui s’affole de voir Jésus gâcher ses
chances de messie terrestre ou celles de maître considéré et respecté, Marie
n’est plus citée jusqu’à la croix.
Nous
aussi, parfois, nous ne sommes plus cités dans une histoire où nous avons
beaucoup investi de nous-mêmes.
Marie
accepte de s’effacer. Nous devons aussi accepter d’être absents de la suite
d’une histoire que nous avons commencée… même si elle nous tient à cœur.
Évangile
de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 19, 25-27)
25 Or, près
de la croix de Jésus se tenait sa mère, avec la sœur de sa mère, Marie femme de
Cléophas, et Marie Madeleine.
26 Jésus,
voyant sa mère, et près d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : «
Femme, voici ton fils. »
27 Puis il
dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple
la prit chez lui.
Jésus
donne à Marie, qui doit bien avoir plus de 45ans (15+33 = 48) , une vieille
femme pour l’époque, un fils pour sa vieillesse. Voilà le premier sens que l’on
peut lire. Jésus doit abandonner sa mère, et il lui donne un soutien pour
après. Nous aussi, quand nous savons que nous allons sortir de l’histoire de
quelqu’un, passons le relais.
Mais
la suite va nous faire passer plus loin.
Marie
devient la mère de Jean. Avait-il encore sa mère biologique ? En tout cas,
il s’agit d’une adoption. C’est un deuxième sens : Marie devient mère de
Jean, et de ce fait, des autres disciples, car Jésus ne donne pas un privilège
spécial à Jean : tout disciple au pied de la croix est Jean. Tout disciple
au pied de la croix reçoit une mère.
Et
la conséquence aujourd’hui, c’est que Marie est mère de tout disciple, mère de
l’Église. En ce sens qu’elle adopte tous les enfants de Dieu, frères de Jésus.
Voilà une
occasion de prendre Marie chez nous.
Livre
des Actes des Apôtres (Ac 1, 12-14)
12i Les
Apôtres, après avoir vu Jésus s’en aller vers le ciel, retournèrent du mont des
Oliviers à Jérusalem, qui n’est pas loin. (La distance ne dépasse pas ce qui
est permis le jour du sabbat.)
13 Arrivés
dans la ville, ils montèrent à l'étage de la maison ; c'est là qu'ils se
tenaient tous : Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy
et Matthieu, Jacques fils d'Alphée, Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques.
14 D'un seul
cœur, ils participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes dont
Marie, mère de Jésus, et avec ses frères.
Nous
venons de voir comment Marie est mère de l’Église. Et d’abord de l’Église en
prière. Elle participe activement à la prière des disciples : c’est
l’intercession auprès de son fils, comme à Cana, mais l’échelle a changé :
ce n’est plus une noce villageoise, c’est l’union notre l’humanité à la
divinité de Jésus, comme je le dis à l’autel.
Pour finir ce dossier, je vous propose de prier avec Marthe
Robin, fondatrice des foyers de Charité (lieux de retraite pour tous).
O
Mère bien aimée, toi qui connais si bien les voies de la sainteté et de
l'amour, apprends-nous à élever souvent notre esprit et notre cœur vers la
Trinité, à fixer sur elle notre respectueuse et affectueuse attention.
Et
puisque tu chemines avec nous sur le chemin de la vie éternelle, ne demeure pas
étrangère aux faibles pèlerins que ta charité veut bien recueillir ; tourne
vers nous tes regards miséricordieux, attire-nous dans tes clartés, inonde-nous
de tes douceurs, emporte-nous dans la lumière et dans l'amour, emporte-nous
toujours plus loin et très haut dans les splendeurs des cieux.
Que
rien ne puisse jamais troubler notre paix ni nous faire sortir de la pensée de
Dieu ; mais que chaque minute nous emporte plus avant dans les profondeurs de
l'insondable mystère, jusqu'au jour où notre âme, pleinement épanouie aux
illuminations de l'union divine, verra toutes choses dans l'éternel amour et
dans l'unité.
Marthe Robin
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Maurice Billiau
2007