Le Chemin de Croix Comme un pélerinage virtuel, cette prière est un chemin que l'on peut suivre physiquement en faisant le tour d'une église et en s'arrêtant devant chaque croix ou image de la station. On peut aussi le faire sans bouger, car l'important c'est le cheminement, le déplacement spirituel que l'on fait en s'arrêtant « moralement » à chaque station pour méditer les divers épisodes de la Passion du Christ, en relisant à chaque fois un passage de l'Évangile. Nous laissons alors s'éveiller en nous les sentiments de compassion et de gratitude envers le Seigneur qui nous a aimés « jusqu'au bout ».
Nous prenons en effet conscience que le Christ est ce serviteur souffrant, qui a été victime de la haine, de l'injustice et de la mort, et qui n'a jamais cessé d'aimer Dieu et tous les hommes. Si cet « amour passionné » l'a conduit à la Résurrection, nous trouvons dans l'exemple du Christ l'attitude juste que nous sommes invités à vivre à notre tour.
C'est aussi un chemin de compassion, car nous prenons conscience qu'aujourd'hui encore beaucoup d'hommes et de femmes connaissent la souffrance et l'injustice. La méditation de la Passion du Christ doit nous aider à ouvrir les yeux sur les souffrances des hommes et à leur venir en aide, comme Simon le Cyrénéen et Véronique le firent pour Jésus.
Ce chemin de communion aux souffrances du Christ et de compassion devient alors pour nous chemin de conversion. En suivant Jésus sur le chemin de sa Passion et de sa croix, nous mesurons combien il nous a aimés et que nous sommes appelés au même amour, pour avoir part à sa Résurrection. Car si la dernière station est la mise au tombeau, ce n'est pas le dernier mot de l'histoire, puisque la lumière de Pâques nous invite à l'espérance et à la Vie.
Fr. Philippe Toxé, o. p.
( La Revue du Rosaire février 2000 N°110 ) |